Profession de foi d'Arnaud Taisne
Profession de foi d'Arnaud TAISNE et d'Audrey DAUTHUILLE,
candidats à l'investiture pour les élections législatives dans la deuxième circonscription
Pour redonner confiance en la politique!
Chers camarades,
Nous, tous, militants socialistes, avons été partie prenante de la lutte anti-CPE ces derniers mois. Nous y avons encore pris la mesure des attentes de la jeunesse, mais pas seulement, celles aussi de la population vis à vis de la gauche et encore plus particulièrement du PS. Nous y avons vu une jeunesse concernée par le débat politique, prête à se mobiliser avec beaucoup de détermination pour des valeurs, nos valeurs. Seulement la majeure partie de cette jeunesse n’adhérera jamais dans un parti politique. Ou, si elle le fait, ce sera pour rejoindre les extrêmes.Nous ne faisons pas partie de ceux qui écoutent les sirènes de l’extrême gauche, mais nous avons le devoir de comprendre pourquoi la jeunesse mobilisée contre le CPE, quand elle cherche un débouché politique à son engagement, se retrouve plus dans les partis d’extrême gauche ou au PC.
C’est que pour eux, comme pour une grande majorité de nos concitoyens, le Parti Socialiste ne semble plus capable de porter un véritable projet de transformation sociale. Ils ne se reconnaissent plus dans un parti, dans des élus qui ne les représentent plus, que ce soit par l’âge de ceux-ci, par leur profession, ou par leurs origines. Ils ne croient plus au socialisme, qui est censé partager le pouvoir, donner sa chance et sa place à tous. Mais aussi permettre à chacun de pouvoir agir en tant que citoyen. Ils n’ont plus confiances dans les élus, dans cette petite minorité qui accapare tout les mandats, dans le temps, comme dans le nombre. Ces élus qui, bien entendu, forts de leur expérience refusent de laisser leur place et se représentent indéfiniment. Quand l’engagement politique devient une carrière, quand il ne se limite plus qu’à la recherche du pouvoir pour le pouvoir, cet engagement devient nuisible pour notre démocratie.
Camarades, nous ne portons pas de jugement, nous décrivons juste comment la réalité est perçue par une partie de notre électorat. Le constat est terrible pour nous, jeunes militants socialistes qui savons bien que le changement ne vient jamais des extrêmes. Nous sommes convaincus qu’il est plus qu’urgent de faire revenir cette population, d’ores et déjà politisée à gauche, ou du moins, aux valeurs profondément de gauche, vers notre parti.
L’abstention, le 21 Avril 2002, le 29 mai 2005, la crise des banlieues sont autant d’exemples du décalages énorme qui existe à l’heure actuelle entre la classe politique et nos concitoyens. Le spectre du FN n’a jamais été aussi présent. Vous en êtes tous conscients puisque vous vivez ce rejet au quotidien quand vous allez distribuer des tracts ou même, quand vous avez l’occasion de parler de votre engagement dans la famille socialiste autour de vous.
De la MNEF à Clearstream, les français se fichent totalement de ces affaires, puisque dans leur esprits, les hommes politiques sont déjà « tous pourris ». C’est parce qu’ils attendent une vraie « rupture« , que nous devons en finir aujourd’hui avec la professionnalisation de la vie politique.
Tant que la réélection et l’échéance électorale seront au centre de l’action politique, nous ne pourrons pas mener les réformes nécessaires à la France.
Les français attendent de nous un vrai changement. Aujourd’hui, nous vous proposons une alternative, un nouveau pacte entre l’Etat et les citoyens, un nouveau pacte entre la gauche et ses électeurs pour que les classes populaires reprennent confiance en nous. Nous réclamons qu’enfin, la politique cesse d’être un métier, une carrière.
C’est pour toutes ces raisons que nous avons fait le choix de nous présenter à l’investiture socialiste pour les élections législatives dans la deuxième circonscription.
Nous prenons l’engagement de ne briguer aucun autre mandat et de retourner à notre métier d’origine à l’issue de ce mandat.
Notre décision est le fruit d’une réflexion aboutie, poussée par de nombreux camarades, elle symbolise notre volonté de rester et de faire vivre le seul parti dans lequel nous puissions nous reconnaître, le seul idéal dans lequel nous croyons, celui du Parti Socialiste.
Au sein du PS, certains et certaines nous parlent constamment de morale, d’une morale indispensable à notre société, dans l’école, comme dans la famille. A l’inverse, nous sommes convaincus que c’est dans la sphère politique qu’un retour à une certaine éthique est indispensable. De l’amnistie de Guy Drut au maintien de Georges Frêche à la tête du conseil régional Languedoc Roussillon, tout le système politique est discrédité.
A la base de notre idéal socialiste, il y a l’égalité entre les citoyens. L’idée que chacun peut apporter quelque chose à notre société. Comment le PS peut-il prétendre à devenir un jour le parti des salariés et des ouvriers si il ne permet qu’à une infime minorité de nos députés, de nos élus, de venir de ces milieux socioprofessionnels?
Le socialisme, ce n’est pas simplement le partage des richesses, c’est aussi le partage des pouvoirs.
Nous n’accepterons pas que demain, les jeunes du parti, les femmes du parti, les ouvriers, les salariés du parti, les personnes aux origines culturelles variées, s’entre-déchirent pour une ou deux circonscriptions ; quand, dans le même temps, les élus sortants ayant réalisés pour les plus vertueux seulement deux mandats, ayant souvent, un ou deux autres mandats, sans compter le nombre de présidences ou de vice-présidences, ne sont en aucun cas remis en cause. Ils seront reconduits, au nom de leur expérience et parce qu’ils seront plus connus dans les sections, la prime à la notabilité.
On ne peux pas comprendre la réalité sociale uniquement en lisant des rapports ou en faisant des visites de terrain. Entre constater une réalité et la vivre, il y a une différence, d’où la nécessité de faire en sorte que la politique ne soit plus un métier mais une activité accessible à tous les citoyens.
Notre candidature, c’est celle du mandat unique dans le temps comme dans le nombre, c’est celle de la moralisation de la vie politique, des changements institutionnels au niveau national et européen, c’est un projet de transformation sociale qui nécessite un projet socialiste.
Il n’y a aucune attaque personnelle dans cette candidature, nous tenons à le préciser. C’est une attaque contre le système politique dans son ensemble.
Le cas de Bernard Derosier est symptomatique d’un Parti où l’on n’est plus en capacité de remettre en cause un député sortant, qui plus est, député depuis 1978 et en charge du plus grand département de France.
Quoi qu’en disent certains, ce n’est pas un manque de reconnaissance ou de respect envers Bernard. Il a accompagné et initié toutes les grandes réformes de la gauche au pouvoir et subi des revers mais aussi et surtout, de grandes victoires. Nous sommes fiers et le serons encore demain, d’appartenir au même parti que lui.
Nous sommes persuadés que Bernard Derosier nous accompagnera, quand vous nous aurez désignés, et que nous marcherons main dans la main, tous ensemble, pour faire gagner la gauche en 2007! ... Et vice versa ...
Si nous en avions eu la capacité, si les statuts du Parti avaient été plus souples, nous aurions présentés des candidatures face à Michel Delebarre, Yves Durand, Christian Bataille, Marc Dolez, mais aussi dans le Pas de Calais, ou encore chez Laurent Fabius, chez François Hollande ou dans les Landes face à Henri Emmanuelli. Ca n’est donc pas une démarche de courant, ni une candidature qui engagerait d’une manière ou d’une autre le Mouvement des Jeunes Socialistes. C’est la démarche d’un collectif de jeunes militants socialistes, mais pas seulement, de militants syndicaux ou associatifs, qui ont encore envie de croire dans la famille socialiste. Ce n’est pas qu’un appel à la jeunesse, c’est aussi un appel aux 35% d’abstentionnistes, aux électeurs des extrêmes qui ne croient plus dans nos promesses et nos projets.
Nous vous lançons un cri d’espoir mais aussi de désespoir. Le parti dans lequel nous croyons n’a pas pris la mesure du rejet de notre système politique. Nous avons choisi de prendre nos responsabilités pour lancer une vraie réponse aux français. Ce sera le 14 juin, votre tour, dans l’isoloir, de prendre vos responsabilités. Soit reconduire un système sclérosé et rejeté par l’ensemble de notre population, soit nous permettre de vous représenter pour enfin changer la vie politique dans son ensemble et faire que le groupe socialiste à l’Assemblée Nationale redevienne ce qu’il aurait toujours dû être, un collectif à l’image de ceux que nous sommes censés défendre. Cette candidature n’est pas une candidature de témoignage, nous avons pleinement confiance en vous et dans votre force de conviction. Nous pouvons changer la vie tous ensemble !
Pour conclure, cette phrase de François Mitterrand, « La jeunesse n’a pas toujours raison, mais la société qui l’ignore a toujours tort ». Cette phrase vaut également pour notre parti.
Sincères amitiés socialistes,
Arnaud Taisne
26 ans – Fiancé
Cuisinier
Militant socialiste depuis 1998
Audrey Dauthuille
25 ans - Célibataire
Agent de change
Militante Socialiste depuis 2002
Pour plus d'informations, notre Blog: http://www.canalblog/altercandidat